Sur 129 participants, la répartition est de 22 hommes pour 107 femmes. Celle des votants par tranche d’âge est différente. En effet, près de la moitié des femmes ont moins de 30 ans (46 %). La moitié des hommes présente un âge supérieur ou égal à 60 ans contre 20 % chez les femmes.
Sur l’ensemble des résultats, 25 % des femmes et 17 % des hommes sont défavorables à la légalisation de l’autoconservation ovocytaire pour infertilité liée à l’âge. Les femmes opposées à la légalisation de l’ACO ont moins de 35 ans pour 71 % d’entre elles. Selon les tranches d’âge des femmes qui ont voté, 69 % des femmes dont l’âge est inférieur ou égal à 35 ans et 83 % des femmes dont l’âge est supérieur ou égal à 40 ans ont voté en faveur de la légalisation de l’ACO pour raisons d’âge.
Quel que soit le vote favorable ou non, l’analyse des critères retenus « contre et pour » objective des différences générationnelles.
Les arguments retenus en défaveur de l’ACO pour infertilité liée à l’âge :
En effet, dans la population des 75 % de femmes qui ont voté pour, parmi les critères retenus majoritairement, prédominent pour les moins de 35 ans, l’absence de garantie de résultat et le risque de faux espoirs comme une préoccupation légitime dans cette tranche d’âge. L’argument portant sur les risques (âge maternel avancé, préjudices psychosociaux pour l’enfant) est prioritairement retenu par les femmes de plus de 40 ans et surtout par celles de plus de 50 ans. Le coût financier préoccupe davantage les femmes de moins de 35 ans.
Dans la population des 25 % de femmes défavorables à la légalisation de l’ACO, le risque d’oppression sociale inquiète les femmes de 35 ans et moins et à un bien moindre degré celles de 40 ans et plus. A nouveau l’absence de garantie de résultats est une occupation prioritaire pour 45 % de celles qui ont moins de 35 ans versus 14 % de celle qui ont 40 ans et plus.
Les arguments retenus en faveur de l’ACO pour infertilité liée à l’âge :
L’étude de la population des femmes qui ont voté pour la légalisation montrent que les critères décisionnels retenus majoritairement associent les principes d’autonomie, de bienfaisance ainsi que la liberté de procréer pour 87 % des femmes de ≤35 ans soit près de deux fois plus que les femmes âgées de ≥ 40 ans qui accordent plus d’importance au critère économique, en évitant des prises en charge médicales tardives et inefficaces.
Parmi les arguments favorables retenus par les femmes opposées à la légalisation de l’ACO pour raisons d’âge, l’association des principes d’autonomie et en deuxième position d’égalité entre hommes et femmes (pour l’autoconservation des gamètes) et d’égalité entre les femmes (traitées et non traitées) est retrouvée, quel que soit l’âge, de façon majoritaire. Ce dernier argument égalitaire n’est pas retenu par les femmes favorables à l’ACO et ceci quel que soit leur âge.
Les réponses obtenues selon la catégorie professionnelle
Les catégories professionnelles des participants au débat se répartissent en cinq groupes :
Il en ressort que les sages femmes sont les moins favorables à l’ACO (58 %). Elles mettent en avant comme argument en faveur de l’ACO, le principe d’égalité « hommes-femmes » et « femmes traitées ou non » pour 33 % de celles qui sont favorables et de 100 % de celles qui s’opposent à une telle légalisation. C’est la seule catégorie professionnelle qui retient majoritairement cet argument qui, s’il devait un jour se transformer en revendication, pourrait traduire une forme professionnelle de féminisme. Les deux critères les plus souvent retenus en défaveur de l’ACO sont pour les sages femmes les faux espoirs et le risque d’oppression sociale.
Les étudiants s’intéressent prioritairement à éviter les prises en charges tardives et inefficaces de la PMA, par le recours à l’auto conservation ovocytaire pour 63 % d’entre eux.
En dehors des sages femmes, les autres catégories professionnelles retiennent les principes d’autonomie de la femme et de bienfaisance pour l’enfant (risque génétique lié à un âge ovocytaire avancé) comme argument princeps en faveur de l’ACO.
Enfin, en cas d’autorisation de la « PMA pour toutes », 8 % seulement considèrent que toute demande est recevable. Ce qui signifie bien que la très grande majorité des votants considère que cette activité doit relever d’une évaluation préalable quant à sa faisabilité en termes d’AMP : les conditions d’âge minimum afin d’éviter que l’ACO ne soit inutile dans la très grande majorité par ce qu’inutilisée, le niveau de la réserve ovarienne, la limite supérieure d’âge pour l’utilisation des ovocytes autoconservés…