Ethique du Vieillissement : un rapport inédit à portée internationale du CNBA
À l’occasion de son 10e anniversaire, le comité national d’éthique d’Andorre (CNBA) a rendu public le 25 avril dernier, un rapport intitulé « la personne âgée, la vieillesse et le vieillissement à la lumière de la pandémie de la COVID-19 », dont voici le lien.
Ce travail qui a duré près de quatre ans, fait état des premiers enseignements de l’impact de la pandémie sur la personne âgée et projette les défis à relever pour reconstruire une société intergénérationnelle : inclusive, solidaire et équitable.
La pierre angulaire est la prévention du vieillissement pour des raisons sanitaires, sociales et économiques. Elle dépend de la géroscience et de ses avancées pour distinguer le vieillissement biologique du vieillissement lié à la maladie et à la dépendance. Elle est source de qualité de vie au fil des générations, induit une nouvelle économie de l’inclusion sociale, et par elles deux, préserve le plus longtemps possible l’autonomie et l’autodétermination de la personne d’un âge avancé.
La prévention du vieillissement repose sur deux piliers :
- L’environnement social, c’est à dire les lieux de vie (habitat, travail, transports…), l’éducation dès le plus jeune âge pour un égal accès à une espérance de vie en bonne santé, le soutien affectif stable (Famille, proches aidants) et la gérocompétence de l’environnement professionnel (médical et non médical)
- la protection juridique, elle s’étend du plein exercice des droits et des libertés quel que soit l’âge de la vie y compris la lutte contre l’inadmissible discrimination fondée sur l’âge (âgisme) et l’isolement non désiré de la personne âgée, à l’évolution des droits sociaux et du droit constitutionnel de la vieillesse et du vieillissement par des instruments juridiques de protection et de prévention adaptés à sa vulnérabilité.
Parmi les recommandations immédiates du CNBA, à la lumière de la pandémie de la COVID-19,
- la planification sanitaire et sociale associée à une communication claire, transparente et adaptée à toutes les générations pour s’opposer à la spirale infernale de la désinformation et à son amplification de la propagation virale.
- Aucune priorisation de soins n’est justifiable en dehors de critères strictement médicaux pour garantir un égal accès aux soins, quel que soit l’âge
- la lutte contre la solitude non désirée et contre la pauvreté en favorisant dans la mesure du possible, le soutien à domicile pour toutes les générations jusqu’à la finitude de leur propre cycle de vie
- la protection de toute situation d’une particulière vulnérabilité, de toute stigmatisation et/ou discrimination fondée sur l’âge et la mise en place d’instruments juridiques nécessaires pour la protection économique, sanitaire et sociale du vieillissement et pour sa prévention
- l’égal accès à la prévention du vieillissement, dès que possible.
La dignité de la personne à tout moment de son cycle de vie ne réside-t-elle pas dans ce qui justifie les droits de l’Homme pour une espérance de vie en bonne santé, du fait d’une longévité jamais atteinte dans l’histoire de l’humanité. Cet enjeu des trois prochaines décennies est, à n’en pas douter, indissociable de ce qui menace aussi notre diversité génétique et son environnement planétaire.
