La nouvelle loi relative à la bioéthique, en vigueur depuis le 4 août 2021, modifie significativement le paradigme du don de gamètes au niveau de toutes ses parties prenantes, évoquées sur notre site le 2 mars 2020.
La nouvelle loi relative à la bioéthique, en vigueur depuis le 4 août 2021, modifie significativement le paradigme du don de gamètes au niveau de toutes ses parties prenantes, évoquées sur notre site le 2 mars 2020. Ceci par la conjonction de 3 décisions législatives majeures :
l’ouverture sociétale du don de spermatozoïdes aux couples de femmes et aux femmes non mariées
le droit d’accès aux origines pour tout enfant issu d’un don de gamètes
les nouvelles règles de filiation en matière d’AMP avec tiers donneur.
La grande majorité des instances consultées pour le réexamen de la loi de 2011 ont considéré cette ouverture sociétale de l’AMP souhaitable, dans le prolongement de la loi sur le mariage pour tous (2013), ouvert aux personnes de même sexe et donnant un accès égal à l’adoption pour tous les couples mariés. De même ont été mis en avant deux arrêts de la Cour de cassation (2014) considérant que le recours au don de spermatozoïdes en dehors de nos frontières, ne fait pas obstacle à l’adoption de l’enfant qui en est issu, par la conjointe de la mère.
L’actualisation de notre tableau synoptique au regard de la loi désormais en vigueur, souligne le maintien de l’anonymat strict et réciproque entre les tiers donneur et receveur ainsi que la possibilité pour l’enfant à sa majorité de connaître l’identité du tiers donneur à l’origine de sa conception. Elle en précise les conséquences dont les exigences requises pour toutes les parties : consentement d’accès aux origines par le tiers donneur pour l’enfant à naître, anonymat absolu entre donneur et receveur, actes civils pour les receveurs et pour l’enfant né. Le choix d’une règle commune d’accès aux origines pour les enfants nés d’une demande sociétale ou médicale de don de gamètes, met en tension éthique le principe de l’égalité d’accès et le risque de stigmatiser sur l’acte de naissance, une entrave à la liberté de ne pas savoir pour les enfants dont les parents ont eu recours à un don de gamètes pour des raisons médicales.
Une crainte souvent évoquée est celle de la pénurie de spermatozoïdes conservés avant la loi ainsi que de donneurs recrutés par la suite. L’évaluation des besoins est difficile du fait des données incomplètes provenant des pays accueillant les demandes françaises. Le tableau ci-contre regroupe les facteurs tendant à augmenter mais aussi à limiter la pénurie.
Dernière modification le 11 mars 2024 14:19
Jacques Montagut
Jacques Montagut s'investit pour faire connaître et reconnaître la médecine et la biologie de la reproduction ainsi que les questions éthiques soulevées par l’avancée de la connaissance dans ce domaine. Il a siégé dans différentes instances ministérielles et éthiques. Il décide aujourd’hui de favoriser la réflexion et le débat sur le site Internet de Fertile Vision.