Ce tableau, sans être exhaustif, met en place :
- sur la colonne de gauche la chaîne sanitaire et ses différents maillons dans laquelle le patient peut être amené à traverser 2 réseaux, celui des soins de proximité des médecines de ville et de campagne et celui des soins hospitaliers
- au milieu, la colonne de la gouvernance de la crise pour laquelle nous retenons la gestion simultanée de la protection de la personne, des libertés individuelles et des ressources nécessaires
- enfin à droite, selon notre méthode habituelle, les trois principes éthiques les plus menacés, à chaque niveau de la chaîne sanitaire et dont chacun d’entre nous a le libre choix argumenté.
Vous retrouverez ce tableau à la rubrique « Actualités » pour y réfléchir à tête reposée, en traversant les lignes horizontales correspondant au patient, au médecin référent et à son réseau de soignants et de spécialistes, aux services hospitaliers de court et moyen séjour, de soins intensifs et de réanimation.
À titre d’exemple, dans la phase ascendante de la pandémie ;
le premier maillon de la chaîne est bien le patient, symptomatique ou non, dont la première protection est le confinement, sa liberté individuelle tient au choix de son médecin référent et il peut relever d’allocation sociale de ressources
le second maillon est le médecin généraliste, dont le rôle pivot justifie qu’il puisse être protégé de la contamination (masques, gels hydroalcooliques…), libre d’exercer et de prescrire sous sa seule responsabilité, d’orienter le patient et peut-être sa famille dans un maintien à domicile ou en cas de besoin, vers une hospitalisation selon les circuits préétablis.
Pour la chaîne hospitalière nous retiendrons la gouvernance des deux réseaux COVID-19 et non COVID-19 à fin d’assurer la continuité des soins, notamment en matière d’urgences dans un premier temps. Chacun sait les risques de débordement en termes de besoins d’hospitalisation et surtout de soins intensifs avec réanimation d’où l’intérêt de la mise en commun des capacités sectorielles publiques et privées afin d’éviter les difficultés de l’inégalité d’accès aux soins et a fortiori de la situation extrême d’une priorisation des soins.
Enfin la recherche clinique, indissociable de l’activité de soins particulièrement pour les formes sévères échappant aux premières tentatives thérapeutiques. Elle relève, du fait de la mortalité de la pandémie, de protocoles évolutifs dont la validation éthique doit se faire dans des délais et selon des normes adaptées à la crise.
L’accès équitable aux soins du plus grand nombre et au niveau le plus élevé qui soit relève de dispositions proportionnées de sécurité sanitaire pour les soignants et les soignés mais aussi de protection sanitaire et sociale pour les plus vulnérables.
À chaque étape de l’épidémie, il y va de l’éthique de responsabilité pour une gouvernance attachée au respect des libertés publiques et individuelles.